Synonyme de proximité et de qualité, l’épicerie fine compte parmi les marchés alimentaires les plus dynamiques. Force est de constater que, malgré les variations du pouvoir d’achat, les ménages n’arbitrent pas leurs dépenses en sa défaveur. Estimé entre 7 et 9 milliards d’euros, ce marché reste porteur et ses perspectives de croissance semblent inépuisables.
Les produits gourmets et fins, sont un luxe accessible auquel les français ne souhaitent pas renoncer, que ce soit au moment des fêtes de fin d’année, ou encore pour les petites et grandes occasions. Les français, y compris au sein des jeunes générations en quête de sens et de valeurs, sont attachés à la préservation du patrimoine culinaire et des savoir-faire régionaux. Il ne s’agit donc pas d’un simple effet de mode, comme le prouve l’âge des grandes maisons d’épicerie fine.
L’ensemble de la profession se porte bien : les ventes du secteur sont estimées à 1,5 milliards d’euros et le chiffre d’affaire des enseignes leader a progressé de 2,5% en 2018. La bonne santé du marché est aussi prouvée par des ouvertures récentes de grands magasins d’envergure : La Grande Epicerie Rive Droite, Le Printemps du Goût, Food Court des Galeries Lafayette Champs Elysées ou encore Eataly.
Qu’il s’agisse de concepts multimarques tels que les magasins cités précédemment ou bien monomarques comme Petrossian, les maisons d’épicerie fine disposent d’un véritable atout : leur marque forte. Souvent centenaires, ces maisons disposent d’une identité marquée et singulière qui concourt à créer une valeur affective auprès de leur clientèle. Caractérisées par l’unicité de leur offre et capable de trouver le juste équilibre entre innovation et tradition, les épiceries fines se démarquent et résistent, en apportant à leurs propriétaires un véritable potentiel de développement.
Les français en quête de sens et de « bien manger »
L’activité des épiceries fines correspond aux aspirations des français. Ces derniers sont en effet de plus en plus vigilants sur la qualité et la provenance des produits, mais aussi attentifs à la proximité, à l’accueil et au conseil. Ces valeurs rejoignent parfaitement le positionnement des commerces d’épiceries fines. Impactés par les campagnes de sensibilisation liées à la santé publique depuis une vingtaine d’années, les français sont de plus en plus conscients de l’impact de leur alimentation sur leur santé. En outre, les différents scandales alimentaires très médiatisés ont altéré leur confiance dans les produits de grande consommation, ce qui se ressent dans leur comportement d’achat. L’arrivée d’applications mobiles et sites apportant des repères nutritionnels (Yuka, Open Food Facts, etc) ont exacerbé cette préoccupation pour les produits sains ou du moins de qualité.
Parmi les différents critères, avant de passer à l’acte d’achat, les français portent leur attention sur la nature des produits (ingrédient, traçabilité des matières premières, apports nutritionnels), mais aussi sur leurs modes de production (utilisation de produits chimiques, respect du bien-être animal, garantie d’une rémunération juste pour les producteurs, etc).
C’est donc tout naturellement que les consommateurs dirigent leur préférence vers des produits sains (bios par exemple), les produits gourmets (reconnus pour leur qualité) ou encore du terroir qui se veulent rassurants. Les spécialités régionales et la notion de terroir sont associées à un savoir-faire traditionnel et authentique qui est synonyme de repère culturel et identitaire : ce sont des produits chargés d’histoire et de sens. Si le prix reste le critère le plus déterminant pour 77% des français lors d’une décision d’achat alimentaire, 43% déclarent s’attacher avant tout à la qualité gustative et 31% à la provenance, des chiffres qui prouvent une évolution des mentalités positive en faveur des épiceries fines.
Dans cette mouvance, les consommateurs se tournent logiquement vers des commerces en mesure de les informer et de les rassurer sur l’origine des produits et leur qualité, des notions parfaitement maîtrisées par les épiceries fines, d’autant plus lorsque celles-ci sont intégrées à la production en amont. Le commerce de proximité, en particulier en centre-ville est au cœur des attentes des français et ce, en raison des évolutions géographiques (urbanisation, métropolisation de l’emploi, accélération du rythme de vie, augmentation du nombre de personnes vivant seules…). L’implantation est devenue un critère de choix, après le prix et la qualité, ce qui pénalise fortement les grandes surfaces de périphérie qui perdent du terrain au profit des petits commerces de bouche et autres supermarchés urbains.
Quelles perspectives d’ici 2022 ?
Grâce à leur capacité à se régénérer tout en conservant une marque forte, les prévisions des activités des épiceries fines sont encourageantes. Le chiffre d’affaire des enseignes leader devrait augmenter de 3% à fin 2022, celui des épiceries indépendantes de 2,5%. La profession devra cependant veiller à la concurrence des boutiques mono-produits haut-de-gamme et des sites de e-commerce.
L’engouement des français pour le bien manger, les petits commerces de bouche traditionnels et les épiceries fines ne fera que se renforcer. Le parc de proximité des enseignes de grande distribution, concurrent, ne progressera plus aussi vite que par le passé, et se concentrera plus sur ses rayons stars : la BIO et le snacking. À moins qu’un événement majeur ne perturbe l’activité, la fréquentation touristique en France devrait rester sur une tendance de croissance structurelle : une véritable opportunité pour les grandes maisons d’épiceries fines situées au cœur des grandes villes et aéroports, mais aussi pour les petites épiceries fines indépendantes plutôt axées sur des produits régionaux.
Déjà initiés par plusieurs grandes maisons d’épiceries fines, plusieurs vecteurs de développement seront à saisir par l’ensemble de la profession d’ici 2022. Les épiceries fines, devront diversifier leur activité en proposant des concepts propres et en adéquation avec leur marque forte et positionnement. Afin d’exploiter pleinement leur potentiel et générer une véritable valeur ajoutée, les points de vente gourmets devront diversifier leur offre, se tourner vers le digital ou encore vers l’international.
Pour lire la suite, l’étude est disponible à l’achat sur la page https://www.xerfi.com/presentationetude/La-distribution-d-epicerie-fine-a-l-horizon-2022_8IAA44